Cet appel à projets du LuxAid Challenge Fund vise à soutenir des entreprises proposant des innovations sur les deux axes thématiques suivants : l’apprentissage à distance et la sécurité alimentaire. Les projets soumis devront ainsi présenter une innovation qui a déjà été éprouvée d’un point de vue technique et avec un certain nombre de clients. À travers le projet, l’entreprise sera sensée renforcer la commercialisation du produit/service sur le marché et accroître son impact sur la cible visée.
Apprentissage à distance
Favorisant l’autonomie économique des individus ainsi que le développement socio-économique d’un pays, l’éducation, la formation et l’employabilité sont des vecteurs essentiels pour réduire la pauvreté et améliorer les conditions de vie des communautés. Selon les données de l’UNICEF de 2022, dans les trois pays, entre 35 et 50 % des enfants en âge scolaire ne fréquentent pas l’école au niveau national, avec un taux beaucoup plus élevé parmi les enfants des ménages plus pauvres et des zones rurales. De plus, la violence et l’insécurité en cours dans la région ont entraîné la fermeture de milliers d’écoles – seulement au Burkina Faso, en 2022 plus d’un million d’enfants ont été privés d’un accès à l’éducation en raison de la fermeture de 6 000 écoles.
Par ailleurs, d’après l’Office international du travail (OIT) (2023), plus d’un jeune sur quatre en Afrique – environ 72 millions – n’a pas d’emploi, d’éducation ou de formation (NEET) – la majorité d’entre eux étant des jeunes femmes, et 34 % des personne âgées de plus de 15 ans restent analphabètes. Ainsi, la qualité de la main d’œuvre demeure faible et le plus souvent inadaptée, ce qui menace la stabilité des pays et donc leur développement. Malgré ce constat alarmant, l’enseignement technique et la formation professionnelle (ETFP) constituent un domaine auquel on réserve une faible priorité politique, ce qui se reflète par un taux d’inscription qui se situe à seulement 6 % de taux d’inscription dans l’enseignement secondaire.
L’appel à projets vise des innovations dans le domaine de l’apprentissage à distance, telles que :
- des solutions abordables basées sur des technologies existantes, connues par les apprenants, utilisées de nouvelles manières ;
- des solutions favorisant l’apprentissage entre pairs et/ou le partage de ressources technologiques ;
- des approches innovantes et des modèles économiques pour une large distribution de contenus numériques hors ligne ;
- le développement et la diffusion des nouvelles méthodologies de formation participatives et inclusives, centrées sur l’apprenant, impliquant l’ensemble de la communauté dans la fourniture et le soutien à l’éducation ;
- des solutions axées sur la formation des formateurs, le développement de contenus éducatifs et d’outils localement et le partage de telles ressources ;
- l’utilisation de supports pédagogiques adaptés aux spécificités socio-culturelles tels que les serious games, les bandes dessinées, les dessins animés, des supports muets ou en langues vernaculaires.
Les projets soutenus pourront contribuer à différents résultats, par exemple :
- une amélioration de la qualité et de la disponibilité des programmes et des matériels éducatifs et d’apprentissage à distance, y compris en matière de formation professionnelle (surtout pour les communautés éloignées) ;
- un meilleur accès à l’enseignement et à la formation professionnelle et technique,
- l’augmentation des taux de scolarisation et de réussite ;
- de meilleurs résultats d’apprentissage ;
- un meilleur taux d’insertion professionnelle.
Sécurité alimentaire
On estime que la demande mondiale pour des denrées alimentaires va croître de 70 % d’ici 2050. Le Sahel reste une des régions les plus vulnérables et les plus frappées par l’insécurité alimentaire, poussée par la forte croissance démographique et l’urbanisation, ainsi qu’une industrie agro-alimentaire qui peine à se moderniser et à répondre aux besoins. A titre d’illustration, un cinquième des enfants au Sénégal reste touché par une malnutrition chronique et la moitié des besoins calorifiques est couverte par des importations.
Face à cette hausse des besoins, le changement climatique et des chaines d’approvisionnement plus complexes et plus chères limiteront d’autant l’accès aux denrées alimentaires au Sahel.
LuxAid Challenge Fund vise donc à soutenir des entreprises proposant des solutions ou approches innovantes qui renforcent la résilience des systèmes alimentaires nationaux / locaux, par exemple :
- le développement de nouvelles chaines de valeurs avec un impact direct sur la sécurité alimentaire, comme l’industrialisation de produits à haute valeur nutritionnelle, économique ou environnementale, la valorisation des déchets ou sous-produits, etc.) ;
- le développement de la production de protéines alternatives (haut taux de protéines/ha) ;
- le développement d’approches de productions alimentaires innovatrices (hydroponiques, fermentation, fermes verticales ou intégrées, agriculture de précision) ;
- l’intégration de crédits carbone dans les business models ;
- de nouvelles approches et technologies de gestion, production, stockage, transformation, conservation (palliant les effets de surproduction et de sous production des cycles de production très marqués par les saisons), et distribution (approches plateformes, économie du partage, production de proximité) de produits agroalimentaires ;
- le développement de systèmes de production agroécologique respectueuse de l’environnement et de la santé des consommateurs ;
- des solutions favorisant la résilience de la production notamment dans le domaine des assurances.
Les solutions avec des externalités environnementales positives qui augmentent la résilience contre l’impact du changement climatique sont particulièrement recherchées. Les projets soutenus pourront contribuer à différents résultats, par exemple :
- l’augmentation des rendements des cultures ;
- l’augmentation du taux d’efficacité des capacités productives ;
- l’amélioration de l’apport calorique au bénéfice de la population cible ;
- la réduction des pertes alimentaires pré-récolte et post-récolte ;
- la diversification des cultures pour des raisons de changement des tendances de consommation ou en réponse à l’impact du changement climatique ;
- la réduction du taux de malnutrition infantile ou maternelle et de la surconsommation d’aliments contribuant aux maladies chroniques.